Plus d’1 an et demi après la pandémie, qu’en est-il des voyages au Canada et aux États-Unis ? Quelles seront les prochaines tendances de voyages ? Charles Frobisher et Jean-Christophe Viard, fondateurs du groupe ToundriGo livrent leur vision d’une industrie qui tient bon.
Le spécialiste des voyages Nord-Amérique
Bienvenue à vous deux, merci de répondre à nos questions ! Pour les lecteurs qui ne connaissent pas encore ToundriGo, comment présenteriez-vous le groupe en moins d’une minute ?
Charles – À toi l’honneur JC.
Jean-Christophe – Facile ! Nous sommes un réceptif nord-américain leader dans son domaine avec un panel complet d’offres de voyage pour les professionnels du secteur. Ces offres sont structurées autour de marques clés :
Windigo est spécialisée dans le tourisme d’aventure
Toundra Voyage est consacrée aux ventes FIT à la carte
Réceptour pilote les voyages de groupe
Think Incentive, vous devinez bien !
Charles – C’est ça. Historiquement, le groupe et ses marques ont des racines canadiennes mais nous avons toujours opéré des voyages aussi bien aux États-Unis qu’au Canada. D’ailleurs, pendant cette période de crise, nous avons quasiment eu 100% de nos revenus issus de voyages aux États-Unis pour des Américains avec plus de 100 groupes sur les États-Unis et Alaska.
Une prochaine reprise des voyages ?
Alors, justement, cette crise semble ralentir et les frontières réouvrent petit à petit, pensez-vous que les voyageurs en provenance d’autres continents soient prêts à revenir sur des destinations long-courrier ?
Charles – Certains oui, certains non. Il y en a qui sont encore craintifs, qui n’ont pas le goût de s’embêter à faire des tests à répétition dans les aéroports. Je pense que les gens seront fin prêts à voyager en 2022 mais qu’ils anticipent et se renseignent. C’est ce que nous observons dans les échanges avec nos clients.
Jean-Christophe – C’est vrai. Il faut aussi prendre en compte que dès l’annonce de l’ouverture des frontières le 7 septembre par le gouvernement canadien, on a observé une certaine dynamique dans la demande. Si elle ne s’est pas encore concrétisée par une hausse des réservations, l’hiver 2021/2022 et l’été prochain stimulent les futurs voyageurs, c’est une certitude. Par ailleurs, même si cette date est finalement repoussée par le gouvernement, nous n'avons pas d’inquiétude sur une reprise à venir. Nous ne sommes plus dans la même situation que 2020.
Charles – Il suffit de regarder les recherches internet des gens sur Google Trends. Les requêtes qui concernent les voyages observent une vraie hausse depuis le mois d’avril. Ce n’est qu’une question de temps. Le mois de septembre sera un mois décisif pour les voyages au Canada avec la réouverture des frontières. Pour les États-Unis, tout va dépendre des décisions du gouvernement concernant les restrictions en place.
Pensez-vous que la destination Canada en particulier a une carte à jouer dans la reprise des voyages à venir ?
Jean-Christophe – Oui, le Canada va tirer son épingle du jeu. C’est une destination sécuritaire, la population est bien vaccinée, donc cela va rassurer les voyageurs. En face, sur la carte, malheureusement l’Amérique du Sud, l’Amérique centrale, l’Asie ou même l’Afrique n’ont pas le même degré de vaccination. En termes de destinations long-courrier sécuritaires et attrayantes, le Canada a tout à fait une carte à jouer. On parle de grands espaces, de nature brute, loin des foules… cela va beaucoup plus attirer. Puis, il faut dire que c’était déjà le cas pré-covid !
Charles – C’est une destination qui coche toutes les cases donc nos équipes se tiennent prêtes. On a d’ailleurs recruté ces derniers temps pour mieux répondre aux demandes des agences de voyages et TO, et nous ne sommes pas les seuls dans la région de Montréal, c’est plutôt bon signe. Nous attendions tous l’annonce de la réouverture des frontières depuis 18 mois pour recruter à nouveau.
Jean-Christophe – C’est ça, l’idée c’est d’être en mesure de répondre à une potentielle vague de demandes donc on se prépare. On met un point d’honneur à être disponibles et à l’écoute des fournisseurs, de nos clients et des voyageurs finaux.
Zoom sur les dernières tendances
En parlant du besoin de sécurité, vous identifiez naturellement une tendance de voyage émergente. Quelles sont, pour vous, les autres tendances qui impacteront le tourisme Nord-Amérique ces prochaines années ?
Jean-Christophe – Derrière la crise sanitaire actuelle, la crise écologique est bien présente. Le récent rapport du GIEC est tristement accablant. La sensibilité de toutes les parties prenantes de l’industrie à cette crise grandit vraiment. Je parle de nos fournisseurs, de nos collaborateurs mais aussi de nos clients, des voyageurs, etc. Cela va avoir un impact sur la demande. La demande va privilégier les acteurs qui sont conscients de cet enjeu écologique et qui intègrent le plus d’ingrédients possibles éco-responsables dans leurs voyages. Ça va être une demande évidente post-covid.
Charles – Voyager moins mais plus longuement, pour moi, c’est le prochain changement de comportement que l’on va observer. C’est dans le même esprit que tendances « staycation », « slow tourisme » ou « flygskam » (honte de l’avion) que l’on a pu lire dans les médias. C’est toujours une résultante de l’actualité écologique et sanitaire. Dans les 2 cas, on a une notion de proximité et de durabilité. Je pense simplement que les voyageurs vont partir moins souvent mais que lorsqu’ils iront loin, ils resteront plus longtemps et privilégieront un rythme reposant et des options éco-responsables.
Jean-Christophe – Ça veut dire aussi parfois simplement rester 4 nuits au lieu de 2 à un même endroit, privilégier des prestataires locaux, réduire l’usage de plastique sur le séjour, choisir des véhicules électriques, etc. Et d’ailleurs pour ce dernier point, le Canada est sur une électricité hydraulique donc on a des plans du gouvernement importants pour électrifier le transport routier.
On a déjà des tours qui ont été travaillés en ce sens chez ToundriGo. Le GIR été 2022 est complètement dans cette optique-là. C’est un virage de production qui sera progressif, on a envie d’aller en ce sens, c’est clair.
Charles – Au-delà de l’aspect écologique, il y a aussi une tendance évasion nature, hors des sentiers urbains je pense. Finalement que ce soit sur la durée ou la destination, on aura de plus en plus de « Nature breaks » longue durée vs. « City breaks » de 2 jours.
Jean-Christophe – Une nature remboursable d’ailleurs ! Le besoin de flexibilité au niveau des remboursements pour les voyageurs finaux est bien présent et le restera post covid.
Si on récapitule, le voyageur va rechercher une destination sécuritaire, un cadre responsable, local, proche de la nature et il voyagera probablement plus longtemps. C’est en quelque sorte une recherche d’authenticité ?
Charles – Oui, par opposition à un tourisme de masse où l’expérience n’est plus assez unique pour le voyageur. C’est presque plutôt une recherche d’unicité en fait. On le voit dans les tendances de séjours locaux (greeters, couchsurfing par exemple) et hébergements originaux qui sont très demandés (glamping, cabanes dans les arbres, yourtes, échanges de maison, etc.).
Chez ToundriGo, on travaille justement avec de petits hébergements de charme et disposons d’un vaste réseau de fournisseurs pour proposer des voyages uniques aux agences.
Confiance et saut dans le futur !
Vous disiez avoir déjà travaillé dans le sens de ces tendances pour adapter l’offre de voyage, vous diriez-vous confiants pour cette fin 2021 et début 2022 ?
Jean-Christophe – Nous sommes très confiants sur le long terme, tant sur l’activité groupe, qu’incentive, aventure ou FIT. C’est la raison pour laquelle nos équipes se sont préparées et ont travaillé les catalogues de programmes hiver 2021 et été 2022 (à venir à la rentrée). Nous avons aussi beaucoup de possibilités en FIT cet automne avec de belles excursions plein air mises en avant dans notre dernière infolettre et le coup de cœur de notre équipe pour ce séjour "Seul au Monde au Québec" …
Charles – Côté tourisme d’aventure, il faut noter que l’offre était déjà dans l’ère du temps au départ. Les gens vont juste davantage se tourner vers ce type de voyage proche de la nature. Le prochain voyage d’aventure que je recommande est la découverte du Mont Uapishka en hiver en petit groupe. Raquette, ski, campement hivernal en mode explorateur, c’est un magnifique voyage unique, qui est très apprécié par les voyageurs.
Y a-t-il un programme dont vous êtes très fiers ou qui souvent réservé ?
Charles – Personnellement, je ne peux pas dire qu’il y en a juste un, c’est impossible. Il y a trop de coups de cœur pour moi, l’Alaska, Vancouver à vélo, du plein air aux États-Unis, notre séjour à Cap au Leste est aussi un magnifique séjour… c’est d’ailleurs l’un des plus beaux qui se vende en hiver.
Jean-Christophe – Oui, il y a plein d’activités, au pied des Monts-Valin, une vue exceptionnelle sur le fjord… c’est vrai que ce séjour séduit tout le monde et nous les premiers.
Ça donne envie ! Un dernier mot ?
Jean-Christophe – Ce n’est qu’une question de temps avant de voir les courbes remonter pour de bon. Nous sommes là, solides et solidaires de nos partenaires et fournisseurs. Nous avons traversé cette crise et nos équipes sont prêtes à servir les professionnels du tourisme !
Charles – C’est un message de confiance que nous partageons aujourd’hui en fait. Les voyages Nord-Amérique ne sont pas près de s’arrêter définitivement !
Merci à vous deux pour cette discussion autour du voyage ! Pour contacter ToundriGo, c’est par ici : contact@toundrigo.com !
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